L’exploitation des gisements pétroliers au Moyen-Orient s’est intensifiée à la suite de la Première Guerre mondiale, dans un contexte marqué par l’effondrement de l’Empire ottoman. Ce vide géopolitique a offert aux puissances coloniales, principalement la Grande-Bretagne et la France, l’opportunité de redéfinir les frontières régionales en fonction d’intérêts stratégiques liés à l’énergie. Le pétrole, ressource à forte rentabilité et extraction peu coûteuse, est ainsi devenu un facteur structurant de l’ordre politique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Berreby, 1965). En sécurisant leurs concessions pétrolières, les puissances occidentales ont contribué à façonner les institutions locales, souvent au détriment de dynamiques de démocratisation (Pye, 1965). Malgré les processus de décolonisation du XXe siècle, les États producteurs de pétrole n’ont que rarement suivi une trajectoire démocratique. En effet, les principaux producteurs, dont l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Irak, les États du Golfe, l’Algérie et la Libye, demeurent parmi les régimes les plus autoritaires de la région (Knauerhase, 1979). Ce paradoxe interroge le rôle du pétrole dans la consolidation d’institutions autoritaires et dans la marginalisation des processus participatifs.

Ainsi, le pétrole exerce une influence ambivalente mais déterminante sur le développement politique dans la région MENA. D’une part, il a permis l’émergence et le renforcement d’États rentiers dotés de structures institutionnelles stables. D’autre part, il a alimenté des logiques d’autoritarisme, marginalisé les mouvements démocratiques et offert aux puissances extérieures un levier d’intervention, freinant ainsi la construction d’un ordre politique inclusif. Néanmoins, les variations observées entre pays suggèrent que l’effet du pétrole n’est ni uniforme ni totalement déterminant, soulignant la nécessité d’une analyse nuancée.


Le pétrole dans la genèse des États et de leurs institutions

L’impact des puissances coloniales sur la configuration territoriale du Moyen-Orient est indissociable des intérêts pétroliers. Au sein du Golfe, la stratégie britannique visait explicitement à empêcher la centralisation des ressources dans les mains d’un acteur unique, notamment l’Arabie saoudite, afin de préserver une dynamique de concurrence favorable à leurs intérêts (Luciani, 2019, p. 113). Ainsi, des
entités comme le Qatar, Bahreïn ou les Émirats arabes unis doivent en grande partie leur indépendance politique à l’exploitation pétrolière, sans laquelle leur viabilité aurait été compromise (Luciani, 2019, p. 113-114). Jusqu’au début des années 1970, la majeure partie des revenus pétroliers était contrôlée par des compagnies occidentales telles qu’Anglo-Persian Oil ou Royal Dutch Shell. La nationalisation progressive de ces ressources, consécutive au choc pétrolier de 1973, a entraîné une hausse massive des recettes publiques dans les États producteurs (Painter, 2012 ; Mortimer, 1984). Ces flux de rente ont permis la mise en place d’infrastructures et d’administrations étatiques, favorisant l’émergence de régimes centralisés souvent caractérisés par une gouvernance autoritaire (Khadduri, 1975, p. 159). Ces États, fondés sur un modèle rentier, se sont construits sans nécessité de taxation interne significative. Cette dépendance aux rentes extérieures, combinée à une faible imposition domestique, a façonné de institutions faiblement représentatives, consolidant des structures étatiques peu sensibles aux demandes sociales internes. En somme, le pétrole n’a pas seulement financé l’édification de l’État dans ces régions ; il en a aussi déterminé la nature politique et le degré d’ouverture démocratique.


La théorie de l’État rentier et son impact sur le développement politique de la région.


La prédominance de régimes autoritaires parmi les principaux producteurs de pétrole au Moyen-Orient s’inscrit dans la lignée des analyses fondées sur la théorie de l’État rentier. Formulée par Hussein Mahdavy, cette approche postule qu’un État tirant une part significative de ses revenus de ressources extérieures ,comme le pétrole ,tend à développer des institutions faiblement représentatives (Hachemaoui, 2012, p. 209). En l’absence de fiscalité domestique, la relation contractuelle entre gouvernants et gouvernés s’affaiblit, réduisant les incitations à la transparence, à la responsabilité et à la participation politique (Brynen, 1992, p. 72–73). Le recours à la redistribution des rentes pétrolières constitue un levier de stabilisation autoritaire. En échange de services sociaux et d’emplois publics, les élites gouvernantes neutralisent les revendications démocratiques. Cette logique a été particulièrement visible dans les monarchies du Golfe, qui ont résisté aux soulèvements de 2011 par des hausses salariales, des dépenses sociales accrues et le renforcement de l’appareil sécuritaire (Herb, 2015 ; Wright, 2015). Contrairement à la Tunisie ou à l’Égypte, ces régimes ont su maintenir l’allégeance militaire via des mécanismes de patronage , limitant ainsi les risques de transition (Herb, 2015, p. 195). L’absence de fiscalité directe représente un facteur clé d’explication de cette résilience. Certains États, comme l’Algérie ou Oman, perçoivent moins de 10 % de leurs revenus via l’impôt, alors que d’autres pays non rentiers, tels que la Tunisie ou le Liban, en tirent plus de 25 % (Ross, 2008, p. 17). En conséquence, la légitimité politique repose moins sur la représentation que sur l’assistanat, ce qui inhibe la formation d’une société civile autonome. Chaudhry (1994) note que les États pétroliers développent même des programmes visant explicitement à dépolitiser la population, parfois via des ONG contrôlées ou infiltrées par le pouvoir.


Des cas de divergence existent néanmoins. Le Koweït, bien qu’inscrit dans un modèle rentier, se distingue par un parlement doté de réels pouvoirs et par des élections relativement compétitives (Herb, 2015, p. 46). Cette exception souligne le rôle des configurations institutionnelle: les monarchies héritant d’une légitimité religieuse ou historique peuvent tolérer un certain pluralisme sans remettre en cause le pouvoir exécutif (Lust, 2023). Le cas koweïtien montre que le contrôle des nominations exécutives, plus que la seule existence d’un parlement élu, détermine l’espace de négociation politique. La théorie de l’État rentier reste toutefois confrontée à plusieurs limites empiriques. Contrairement aux attentes, les baisses de revenus pétroliers à la fin du XXe siècle n’ont pas systématiquement entraîné de transitions démocratiques. L’Arabie saoudite, l’Algérie ou encore le Koweït ont connu des crises économiques sans que cela ne se traduise par une augmentation des pressions en faveur de la représentation (Brynen et al., 1999). Par ailleurs, les mobilisations populaires à Bahreïn ou en Algérie en 2011 ont montré que les rentes ne suffisent pas toujours à « acheter la paix », en particulier lorsque les griefs sont liés à des clivages identitaires ou des conflits intra-élitaires (Hachemaoui, 2012, p. 2).


Enfin, plusieurs États producteurs de ressources naturelles ,tels que le Canada, la Norvège ou l’Indonésie, ont développé des institutions démocratiques solides, remettant en cause l’universalité du modèle rentier. Le type de régime (monarchie, république, théocratie), les héritages coloniaux, ainsi que les structures économiques domestiques jouent un rôle tout aussi déterminant dans les trajectoires politiques (Brynen et al., 2000). Ainsi, si la rente pétrolière constitue un facteur explicatif pertinent, elle ne peut être analysée indépendamment des dynamiques historiques et institutionnelles propres à chaque État.


Le pétrole: un frein au développement politique des femmes.


La participation politique et économique des femmes est reconnue comme une composante essentielle du développement politique, tant par la littérature académique que par les Objectifs de développement durable des Nations Unies (Griggs et al., 2014). Bien que des avancées aient été constatées dans l’accès des femmes à l’éducation et à la santé au Moyen-Orient, celles-ci n’ont pas été accompagnées d’une inclusion équivalente dans la sphère économique et politique (Canuto et Giugale, 2010, p. 384). Michael L. Ross (2008) avance que la production pétrolière contribue à la marginalisation des femmes dans les pays exportateurs d’hydrocarbures, notamment en raison de la structure économique peu diversifiée. Selon lui, l’industrie pétrolière, en favorisant le secteur non échangeable et en provoquant le déclin de l’agriculture et de l’industrie manufacturière, secteurs historiquement féminisés, limite l’accès des femmes à l’emploi, ce qui entrave leur autonomie politique et sociale. Cette dynamique, désignée sous le nom de « malédiction genrée des ressources », s’ancre dans la logique du « syndrome hollandais », où la rente accroît la demande de biens importés au détriment de la production locale, aggravant la dépendance au pétrole et la ségrégation du marché du travail (Ross, p. 108–110).


De plus, les États rentiers tendent à importer massivement une main-d’œuvre bon marché, ce qui accentue la marginalisation des femmes locales. Dans des pays comme les Émirats arabes unis, les femmes ne représentaient en 2008 que 28 % de la main-d’œuvre, contre plus de deux fois plus pour les hommes (Herb, 2015, p. 22). Le secteur public, souvent perçu comme plus accessible, demeure limité pour les femmes peu qualifiées, accentuant les inégalités économiques. Si Ross explique cette exclusion par des mécanismes structurels, d’autres auteurs comme Yu-Ming Liou et Paul Musgrave (2016) insistent sur la dimension intentionnelle de ces politiques. Selon eux, les régimes autoritaires
utiliseraient délibérément la rente pétrolière pour financer des politiques renforçant les inégalités de genre, dans le but de consolider des coalitions politiques conservatrices, incluant souvent les élites religieuses. Dans ce cadre, la marginalisation des femmes ne serait pas un effet collatéral du pétrole, mais un instrument stratégique de maintien du pouvoir.


Toutefois, cette relation n’est ni linéaire ni universelle. Si l’on observe une corrélation entre rente pétrolière et inégalités de genre dans plusieurs monarchies du Golfe, certains pays producteurs ,comme l’Iran, l’Algérie ou l’Irak ,présentent des structures économiques plus diversifiées et une dynamique sociale plus complexe (Kabbani & Ben Mimoune, 2021). Par ailleurs, les revenus pétroliers ont parfois permis des avancées notables, notamment en matière d’éducation féminine ou d’accès à l’emploi dans le secteur public. L’Arabie saoudite illustre cette ambivalence. Longtemps critiquée pour son conservatisme, elle a récemment amorcé une série de réformes sociétales dans le cadre de la stratégie « Vision 2030 », visant à transformer son économie de rente en une économie fondée sur le capital humain et l’innovation (Hussein, 2018). L’augmentation de la participation féminine au marché du travail y est présentée comme un impératif économique autant qu’un marqueur de modernisation.


En somme, si la rente pétrolière tend à reproduire et renforcer les inégalités de genre dans les régimes autoritaires, son effet varie selon les contextes politiques, les priorités économiques et les pressions internes et externes. Le pétrole, loin d’être un déterminant unique, agit comme un facteur modulateur dans l’interaction entre structures patriarcales, stratégies étatiques et dynamiques de modernisation.


Le pétrole: une entrave au développement politique résultant de l’ingérence des puissances étrangères.


L’importance stratégique du pétrole dans l’économie mondiale a conduit, depuis le début du XXe siècle, à une forte implication des puissances occidentales dans la structuration politique des États du Moyen-Orient. Cette ingérence prolongée a non seulement façonné les frontières et les institutions des pays producteurs, mais a également contribué à inhiber leur développement politique en favorisant la stabilité autoritaire au détriment de la souveraineté démocratique.


Dès la Première Guerre mondiale, la désintégration de l’Empire Ottoman a offert aux puissances européennes l’occasion de redessiner la carte politique de la région selon leurs intérêts énergétiques. La
nationalisation du canal de Suez en 1956 par Nasser a confirmé la centralité du Moyen-Orient dans les stratégies occidentales, tant pour l’approvisionnement énergétique que pour le contrôle des routes maritimes (Stork, 1973). Durant la majeure partie du XXe siècle, des compagnies pétrolières occidentales ont monopolisé l’extraction et la distribution des ressources, générant des profits massifs au détriment de la souveraineté locale (Stork, p. 3–4). Les États-Unis ont maintenu leur influence sur les gisements à travers des réseaux clientélistes combinant exportations pétrolières et ventes d’armement (Sluglett & Payne, 2019). Lorsque cette domination fut contestée, notamment par des projets de nationalisation, les interventions extérieures se sont intensifiées. L’exemple emblématique demeure le renversement de Mohammed Mossadegh en Iran, en 1953. Ce Premier ministre, élu démocratiquement, avait tenté de nationaliser l’industrie pétrolière iranienne. En réponse, la CIA et le MI6 orchestrèrent un coup d’État, rétablissant le contrôle occidental sur les hydrocarbures tout en installant un régime autoritaire pro-occidental, qui nourrira plus tard une profonde hostilité populaire et facilitera l’ascension de la
révolution islamique (Abrahamian, 2001, p. 185–213). Ce cas illustre comment les intérêts énergétiques ont systématiquement primé sur les principes de souveraineté ou de démocratisation, limitant les marges de manœuvre des élites locales et renforçant les régimes favorables aux puissances extérieures.


Le pétrole: une arme pour s’imposer sur la scène internationale


Depuis le choc pétrolier de 1973, les pays exportateurs du Moyen-Orient ont pris conscience de leur capacité à influencer les marchés mondiaux, transformant la rente pétrolière en instrument de puissance diplomatique. Ce basculement géoéconomique a modifié les rapports de force internationaux, notamment dans le contexte du conflit israélo-arabe. Face à la dépendance croissante des États-Unis aux
importations pétrolières, leur part passant de 16 % à 23 % des importations de l’OCDE à l’époque (Rivlin, 1974, p. 15), les membres de l’OPEP décidèrent en 1973 d’augmenter unilatéralement le prix du baril, suivie d’un embargo contre les pays jugés pro-israéliens (Rivlin, p. 16–18). Cet épisode marque le moment où les producteurs du Golfe acquièrent un poids stratégique déterminant.

Les excédents massifs engendrés par cette hausse des prix ont permis aux États du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de jouer un rôle régional accru, notamment par des transferts financiers vers les États arabes non-producteurs (Luciani, 2019, p. 215). En accueillant une main-d’œuvre originaire de ces mêmes pays, les économies du Golfe influencent également, par des mécanismes de dépendance indirecte, les trajectoires socioéconomiques de leurs voisins. Par ailleurs, leur capacité à « modeler leur environnement régional » fluctue en fonction des cours du pétrole (Brynen et al., 2012, p. 278), rendant leur influence conjoncturelle mais significative.


Sur le long terme, cette reconnaissance du rôle des producteurs dans l’économie mondiale a renforcé leur légitimité internationale, tout en contribuant à la consolidation de leurs structures politiques internes. Toutefois, la nature non-renouvelable des hydrocarbures et la pression croissante pour la transition énergétique mondiale ont conduit ces États à entamer une diversification économique, notamment à travers des initiatives comme « Vision 2030 » en Arabie saoudite. Cette stratégie s’accompagne de réformes sociales et politiques, parmi lesquelles l’élargissement des droits des femmes ou la limitation de l’influence du clergé wahhabite, illustrant une instrumentalisation de la réforme au service d’objectifs économiques et diplomatiques.


Conclusion : une relation ambivalente entre pétrole et développement politique


Ainsi, le pétrole constitue à la fois un facteur de consolidation autoritaire et un vecteur de transformation politique dans la région MENA. Conformément à la théorie de l’État rentier, la dépendance aux rentes
extérieures a permis aux régimes en place de contourner les mécanismes classiques de reddition de comptes, marginalisant à la fois la société civile et les femmes dans les processus décisionnels. L’absence de fiscalité directe, conjuguée à l’exclusion économique de certains groupes, a ainsi imité les perspectives de démocratisation. Cependant, cette dynamique n’est ni homogène ni irréversible. Certaines monarchies, comme le Koweït, ont introduit des éléments de représentativité ; d’autres, telles que l’Arabie saoudite, amorcent des réformes dans un contexte de transition post-rentière. Par ailleurs, l’histoire politique de chaque État, marquée par les ingérences étrangères et les intérêts géostratégiques liés au pétrole, a profondément influencé la nature de leurs institutions.

Enfin, l’insertion croissante des États du Golfe dans les circuits diplomatiques et économiques mondiaux leur confère aujourd’hui un poids inédit. La dépendance des grandes puissances au pétrole leur a temporairement offert un levier d’influence, mais l’avenir de cette relation reste incertain à l’aune des exigences de décarbonatation et de diversification économique. Il apparaît dès lors crucial d’interroger les formes de pouvoir qui émergeront dans un monde post-pétrolier, où les équilibres géopolitiques seront redéfinis.

Juliette C.

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