Depuis plus de soixante-quinze ans, la Birmanie, qui a comme nom officiel Myanmar depuis 1989, est plongée dans une guerre civile à la fois silencieuse et dévastatrice, rarement traitée malgré les nombreux crimes de guerre commis. À la différence de conflits plus visibles en Ukraine et au Moyen Orient, la guerre civile birmane n’est pas une guerre entre deux états, mais une guerre entre une multitude de groupes face à un état et ses milices.  Elle provient à la fois  d’une histoire marquée par la colonisation britannique,  de l’échec de la construction nationale et la diversité ethnique d’un pays qui compte plus de 135 groupes reconnus.

Obtenant son indépendance en 1948, la Birmanie hérite d’un territoire dans une mauvaise posture. Son territoire est politiquement morcelé par la politique britannique du « diviser pour mieux régner ».  Les Britanniques comme tout bon colonisateur ayant attisé les tensions entre différents groupes ethniques. Pour autant , l’espoir d’une union égalitaire était portée par Aung San1, héros de l’indépendance et père de Aung San Suu Kyi. Lors de la conférence de Panglong en 1947, il avait promis aux minorités ethniques, telles que les Shan, Kachin et Chin, un système fédéral leur garantissant autonomie et droits culturels. Mais cet engagement fondamental a été brutalement interrompu par son assassinat quelques mois avant la libération effective du pays. Sans lui, l’État birman nouvellement indépendant s’est rapidement refermé sur un pouvoir central dominé par l’ethnie majoritaire bamar, au détriment des groupes minoritaires. Cela provoque petit à petit des soulèvements de la part des minorités ethniques qui ne bénéficient pas du régime. 

Dès 1949, la guérilla karen ouvre la voie à des dizaines d’années  de luttes ethniques. Dans Les rebelles réclament l’indépendance de leurs terres , tandis que dans le nord, les Kachin s’organisent militairement pour protéger leurs villages et leurs richesses naturelles, notamment le jade et les forêts précieuses. D’autres groupes, comme les Shan, les Mon et plus tard les Wa, rejoignent la lutte armée. La Birmanie voit en son sein  se constituer une mosaïque de rébellions, chacune avec ses propres objectifs politiques, culturels ou économiques. Le gouvernement birman, quant à lui, répond par une politique de centralisation et d’assimilation, considérant ces rébellions comme des menaces existentielles contre l’unité nationale.

La situation pour le peuple de la Birmanie ne s’arrange pas lorsqu’en  1962 lorsque le général Ne Win prend le pouvoir par un coup d’État militaire. La Birmanie bascule alors dans une dictature militaire socialiste autoritaire, fondée sur l’idéologie de la « voie birmane vers le socialisme », qui isole le pays et étouffe toute opposition. Les minorités ethniques deviennent les premières victimes de cette politique. Sous couvert de l’« unité nationale », l’armée mène de vastes offensives contre les villages rebelles, rase des zones entières, déplace des centaines de milliers de personnes et implante des populations bamars dans les territoires minoritaires pour y asseoir son autorité. Cette stratégie provoque un aggravement des conflits ainsi qu’une méfiance ethnique qui est toujours présent actuellement. 

Au fil des décennies, les affrontements entre les armées ethniques et l’armée birmane deviennent  un élément faisant parti du paysage politique du pays sans que des vrai solutions apparaissent. Elle façonne la société du pays , divisée entre une plaine centrale dominée par l’armée et des périphéries ethniques militarisées. Cette réalité complexe, longtemps ignorée à l’international, crée un contexte explosif qui perdure jusqu’à aujourd’hui. L’usage des cessez-le-feu par l’armée birmane permettant de limiter le conflit généralisé et de pouvoir se focaliser en un point.  Pour autant, cette guerre civile était davantage une guerre de faible intensité, ce qui changea en 2011.

Après près de cinquante ans de dictature militaire, la Birmanie entrevoit en 2011 l’espoir d’un changement. Sous la pression des sanctions internationales et sentant la nécessité de se réformer pour survivre, le régime birman sous l’égide du  général Thein Sein, président issu de la junte mais réformateur pragmatique, initie une ouverture politique progressive. La censure se relâche, des prisonniers politiques sont libérés et la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi2 est autorisée à participer aux élections partielles de 2012, qu’elle remporte largement. Pour la première fois depuis des décennies, le pays semble s’engager sur la voie de la démocratie.

Cet élan se concrétise en 2015, lors des élections générales remportées par la LND avec une majorité écrasante. Bien qu’Aung San Suu Kyi soit constitutionnellement interdite de devenir présidente, la junte ayant inscrit dans la Constitution qu’aucune personne mariée à un étranger ne peut diriger le pays,  elle obtient  le poste de conseillère spéciale d’État, devenant de facto cheffe du gouvernement. À l’international, cette transition alimente un discours optimiste : la Birmanie serait enfin en train de rejoindre le cercle des démocraties asiatiques émergentes.

Cependant, derrière cette démocratisation, l’armée, la Tatmadaw, conserve un pouvoir considérable. Elle contrôle directement trois ministères clés (Intérieur, Défense et Affaires étrangères), ainsi que 25 % des sièges parlementaires, lui garantissant un droit de veto sur toute révision constitutionnelle qui nécessite 75% des votes. En parallèle, la guerre contre les groupes armés ethniques se poursuit, notamment dans les États Kachin et Shan, où des combats meurtriers éclatent malgré les négociations de cessez-le-feu. La transition politique ne profite donc pas aux minorités ethniques, qui demeurent marginalisées et victimes d’exactions dans leurs territoires… Malgré les efforts de l’armée a tenter une démocratisation du régime,elle ne voulait pas perdre ses privilèges 

Pour autant, le pire était loin d’être arrivé. En 2017 commence le nettoyage ethnique des Rohingya. Cette minorité musulmane, vivant principalement dans l’État Rakhine à l’ouest du pays, est privée de citoyenneté depuis 1982 et considérée comme population « étrangère » venue du Bangladesh, bien qu’elle soit implantée depuis des siècles sur ces terres. En août 2017, après l’attaque de postes de police par un groupe armé rohingya (Armée du Salut des Rohingya de l’Arakan), l’armée lance une vaste opération de « nettoyage » sous couvert de lutte antiterroriste. Villages incendiés, massacres collectifs, viols utilisés comme arme de terreur : l’ONU qualifie ces actions de crime contre l’humanité et de nettoyage ethnique. En quelques semaines, plus de 700 000 Rohingya fuient au Bangladesh, s’entassent dans les camps surpeuplés de Cox’s Bazar, sans espoir de retour.

Sur la scène internationale, cette crise ternit profondément l’image d’Aung San Suu Kyi alors Prix Nobel de la Paix , accusée d’avoir fermé les yeux sur ces exactions ou de les avoir minimisées. Mais à l’intérieur du pays et surtout parmi l’ethnie majoritaire Bamar, elle reste populaire. 

Les élections générales de novembre 2020 viennent confirmer la précédente victoire  de la ligue nationale pour la démocratie , qui remporte une nouvelle victoire écrasante face au parti pro armée du PUSD (Parti de l’union, de la solidarité et du développement).  Incapable d’accepter ce recul de son pouvoir et craignant une réforme qui la défavoriserai, la Tatmadaw décide alors de rompre le processus démocratique. Le 1er février 2021, au matin de l’ouverture du nouveau Parlement, elle arrête Aung San Suu Kyi et la majorité des députés élus, déclarant l’état d’urgence et annonçant un retour au régime militaire. Dans les semaines qui ont suivi le putsch, des millions de Birmans ont manifesté pacifiquement contre la prise de pouvoir militaire, donnant naissance à un vaste mouvement de désobéissance civile. Mais la répression sanglante déclenchée par les forces armées a rapidement poussé une grande partie de la population à prendre les armes. Ainsi sont apparues les Forces de Défense du Peuple (PDF), des milices citoyennes organisées pour défendre les communautés face aux exactions de l’armée. 

Parallèlement, les groupes armés ethniques, longtemps engagés dans des luttes autonomistes dans les régions frontalières, ont intensifié leurs combats contre la junte au fur à mesure que les PDF se renforçaient, certains formant des alliances tactiques avec les PDF. Ce nouveau « front uni »a transformé la guerre civile en un conflit plus vaste et plus violent, s’étendant désormais à presque toutes les régions du pays, urbaines comme rurales alors qu’autrefois elle se limitait au région  périphérique.  Les affrontements mêlent tout type de guerre, de la guerre asymétrique à de la guerre symétrique lors des affrontements .

L’armée birmane, ou Tatmadaw, a répondu par des opérations militaires d’envergure, visant à reprendre le contrôle des territoires. Ces offensives ont pris la forme de bombardements aériens intensifs et d’attaques terrestres ciblées, notamment dans les États de Kayin, Kachin et Shan, ainsi que dans la région de Chin, où les combats ont provoqué le déplacement de milliers de civils. Les tactiques de « scorched earth » utilisées par la junte  eurent comme conséquences des destructions de villages, des attaques contre les infrastructures civiles ont contribué à la dégradation dramatique des conditions de vie dans ces zones.

Alors que l’armée se maintenait, l’« opération 1027 », lancée le 27 octobre 2023 par l’Alliance des Fraternités Arakan provoque un bouleversement dans l’équilibre du conflit . Cette opération  militaire visait à reprendre le contrôle de zones stratégiques dans l’État de Rakhine, où les forces de la junte et l’Alliance se disputaient le contrôle. L’opération s’est traduite par des affrontements intenses entre les forces de l’alliance des fraternités et l’armée birmane, comprenant des embuscades, des raids et des contre-attaques violentes. Les combats ont provoqué un déplacement massif des populations civiles, accentuant la crise humanitaire dans la région. Cette offensive a également montré la capacité grandissante des groupes ethniques armés à mener des opérations coordonnées et à défier la junte sur plusieurs fronts. De nombreux autres fronts attaquent en même temps les forces de la junte pour permettre une progression rapide. L’opération fut un succès, la . Junte perd de vastes parties de son territoire, ainsi que 23 villes et 24 centres de commandements face à l’alliance. Pour autant, les pressions exercées par d’autres groupes lui font aussi perdre 18 villes supplémentaires et 12 centres de commandements. 

Face à une armée mieux équipée mais confrontée à une résistance diffuse et déterminée, les Forces de Défense du Peuple, souvent soutenues par des groupes armés ethniques comme l’Arakan Army ou les forces Karen, ont adopté des tactiques de guérilla efficaces. Elles organisent embuscades et attaques surprises, rendant la progression de la Tatmadaw coûteuse et difficile. Cette coalition hétérogène de forces anti junte est désormais un opposant de taille face à l’armée birmane qui maintient de plus en plus difficilement son contrôle sur la Birmanie. 

Néanmoins comme à chaque guerre , la situation humanitaire continue de se dégrader. Le nettoyage ethnique des Rohingya, qui a débuté en 2017, reste un point noir du conflit, avec des centaines de milliers de réfugiés toujours contraints à l’exil. Dans d’autres régions, les combats et les déplacements forcés alimentent une crise humanitaire majeure, caractérisée par la faim, la pauvreté et un accès limité aux soins. De même, les crimes de guerre n’épargnent pas les civils. 

Alors que nous nous sommes concentrés sur les acteurs internes, il faut néanmoins s’intéresser aussi aux acteurs externes Le pays étant  situé à la croisée de plusieurs zones d’influence et de commerce important , suscite en effet l’attention de puissances régionales et internationales dont les intérêts économiques et stratégiques influencent directement la trajectoire du conflit.

La Chine occupe une place centrale dans cette guerre . Depuis la fin des années 1980, Pékin a tissé des liens étroits avec la junte militaire birmane, lui fournissant un soutien politique, militaire et économique constant. La Birmanie constitue pour la Chine une porte d’accès stratégique vers l’océan Indien, notamment à travers le port en eaux profondes de Kyaukpyu, qui lui permet de contourner le passage sensible du détroit de Malacca.. En parallèle, Pékin maintient des relations ambiguës avec plusieurs groupes armés ethniques, comme l’United Wa State Army, qu’elle arme et finance afin de garder une influence constante dans les régions frontalières. Cette double stratégie permet à la Chine d’exercer une pression constante sur le gouvernement birman, tout en préservant ses intérêts économiques face aux sanctions internationales. Depuis le coup d’État de 2021, la Chine adopte une posture officiellement neutre mais continue de dialoguer étroitement avec la junte, multipliant ses investissements et renforçant sa présence sécuritaire.

Aux côtés de la Chine, la Russie a émergé comme un partenaire stratégique de la junte. Face à l’isolement international et aux sanctions occidentales, Naypyidaw s’est tourné vers Moscou pour obtenir un soutien militaire et diplomatique renforcé. La Russie fournit des armes, forme les forces spéciales birmanes et transfert des technologies militaires, tout en défendant la junte sur la scène internationale, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU où elle met régulièrement son veto ou s’abstient lors des résolutions critiques. Ce rapprochement répond à la volonté russe d’accroître son influence en Asie du Sud-Est et de contrer la présence occidentale dans une région stratégique.

L’Inde, pour sa part, se montre moins active. En tant que deuxième puissance frontalière de la Birmanie, elle voit dans ce pays un allié nécessaire  dans sa politique d’« Act East », une politique visant à coopérer avec ses voisins locaux économiquement. New Delhi coopère avec l’armée birmane pour combattre les groupes rebelles indiens présents dans les États frontaliers, tout en redoutant la montée en puissance chinoise dans la région ce qui l’empêche de financer des groupes armées ethniques. Depuis le coup d’État, l’Inde évite de condamner ouvertement la junte, préférant éviter d’isoler la junte.  

De son côté l’ASEAN, organisation régionale à laquelle la Birmanie appartient depuis 1997, se trouve dans une situation compliquée. Face à la crise post-coup d’État, l’ASEAN a proposé un consensus en cinq points incluant la cessation des violences et le dialogue, mais cette initiative est restée lettre morte, la junte refusant de s’y conformer. Les divisions internes à l’ASEAN, entre États soutenant implicitement la junte et d’autres prônant des sanctions plus fermes, ont considérablement affaibli la crédibilité et l’efficacité de l’organisation dans la résolution du conflit.

Du côté occidental , les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont condamné fermement le coup d’État et imposé des sanctions ciblées contre les entreprises liées à la Tatmadaw. Ces mesures visent à limiter les ressources financières de la junte, en particulier dans les secteurs clés du gaz et des pierres précieuses. Cependant, l’impact de ces sanctions reste limité, notamment du fait des échanges commerciaux persistants avec la Chine et la Thaïlande. L’ONU, de son côté, est bloquée au Conseil de sécurité par le veto chinois et russe, ce qui limite ses actions à des déclarations de principe et des appels au dialogue. L’aide humanitaire internationale est par ailleurs entravée par les restrictions imposées par l’armée, compliquant l’accès aux populations les plus vulnérables.

Pour finir , la Thaïlande, voisine et partenaire économique majeur, joua un rôle ambivalent. Elle accueille depuis longtemps des dizaines de milliers de réfugiés birmans, mais maintient aussi des liens étroits avec la junte, la percevant comme un acteur essentiel de stabilité régionale. Craignant un effondrement total de la Birmanie et ses conséquences migratoires et sécuritaires, Bangkok privilégie une politique pragmatique, évitant toute pression trop forte sur le régime militaire.


Malgré les victoires militaires ponctuelles de la résistance et les interférences extérieures , construire une unité politique durable représente un défi majeur. Alors que le National Unity Government (NUG), gouvernement formé en exil après le coup d’État, dispose d’un large soutien populaire , 92 % des personnes interrogées  y compris 93 % des Bamar et 91 % des minorités ethniques avaient une opinion  « quelque peu » ou « très » positive à l’égard du Gouvernement d’unité nationale (NUG) d’après un sondage de l’United State Institute of Peace. Il reste néanmoins perçu comme dominé par l’ethnie Bamar , limitant la confiance des minorités et ne dispose pas d’accord avec toutes les minorités 

Militairement, la coordination entre les PDF, diverses Local Defense Forces (LDF)  structurés sous le NUG ou non , ainsi que les groupes ethniques armés comme la Kachin Independence Army (KIA) ou l’Arakan Army (AA), s’est considérablement améliorée depuis la formation des cellules de commandement central tel que le Central Command and Coordination Committee en 2021 et le Joint Command and Coordination. Cependant, si la coopération militaire existe, la coopération politique reste fragile : seules quatre organisations ethniques Chin, Kachin, Karen et Karenni sont formellement alignées avec le NUG , tandis que d’autres comme l’Alliance des Fraternités ou l’United Wa State army n’ont pas souscrit à une alliance politique commune. Cette situation reflète la persistance de la fragmentation des intérêts : certains groupes, comme l’Alliance des Trois Fraternités, privilégient leurs propres objectifs territoriaux ou communautaires avant une vision nationale. D’autres comme la récente Chin Brotherhood Alliance illustrent la volonté d’unifier les forces sur des bases ethniques régionales. Bien que ces alliances contribuent à renforcer les capacités militaires dans leurs zones, elles compliquent la constitution d’un front politique fédéré véritablement unifié. De ce fait, l’United States Institute of Peace avertit que sans une coopération politique approfondie, le pays risque de tomber dans le vide post-junte . Cette dernière risque d’exacerber les craintes des minorités, qui redoutent un retour de domination bamar via un exécutif contrôlé par le NUG. La plupart estiment qu’un régime majoritaire sans garanties fédérales aboutirait à de nouvelles tensions.

En réponse, le NUG a posé les bases d’un projet politique via le National Unity Consultative Council (NUCC), créé en mars 2021, réunissant députés élus, organisations ethniques et représentants civils autour d’une charte fédérale aspirant à une démocratie inclusive.

Cet effort est encourageant mais dans les faits, la mise en œuvre d’un dialogue politique national reste lente, entravée par des priorités sécuritaires, le manque d’institutions reconnues et les divergences entre alliances géographiques, tribales ou communautaires…De même, la guerre aggrave la situation. Si autrefois, la défaite de la junte paraissait lointaine aux yeux des divers groupes armées et permettait leur union défensive, le recul massif de la junte suite à l’opération 1027 a changé la donne. Certaines armées ethniques ou LDF (Local Defenses forces) continuent de vouloir l’indépendance ou s’affrontent pour les ressources . Le “Armed Conflict Location & Event Data Project” nous apprendre par exemple que le 24 avril 2024, un groupe de LDF rallié à l’armée nationale révolutionnaire birmane, a saisi un camion de transport de bois et arrêté 30 membres des PDF du gouvernement d’unité nationale qui a répondu en arrêtant 20 membres de du BNRA. De même, l’ACLED recense environ 36 affrontements entre groupe de la résistance juste dans la région de Sagang depuis 2021, dont 12 impliquant des affrontements entre PDF et LDF 

En définitive, l’union politique peine à se constituer comme une coalition stratégique étouffant la fragmentation militaire : elle doit concilier diversité ethnique, volonté politique des armées ethnique et réalité locale. Si la junte venait à céder, l’absence d’un accord politique solide entre ces forces laisserait un vide qui pourrait mener à une nouvelle guerre de succession, au détriment d’une transition fédérale pacifique. 


Note de bas de page :


1 Militaire ayant collaboré puis attaqué les Japonais, il est l’initiateur du système fédéral birman qui échoue.

2. Figure politique majeure de la démocratie birmane , prix Nobel de la paix en 1991. Elle fut enfermée durant de nombreuses années par le gouvernement birman avant d’accéder au pouvoir suite aux élections. Elle est néanmoins critiquée pour son silence face au nettoyage ethnique  des Rohingya.

Sitographie

Between cooperation and competition: The struggle of resistance groups in Myanmar, Acled :
https://acleddata.com/2024/11/26/between-cooperation-and-competition-the-struggle-of-resistance-groups-in-myanmar/

United State Instute for Peace :
Understanging people defense force « https://www.usip.org/publications/2022/11/understanding-peoples-defense-forces-myanmar « 

The current situation in Burma :
https://www.usip.org/publications/2025/02/current-situation-burma

The Irrawaddy https://www.irrawaddy.com/ 

Myanmar now : https://myanmar-now.org/en/