Par Lucia Cabrejas Lopez
« Les opérations de paix ne peuvent réussir en l’absence d’une solu on politique. » Ce sont les mots du
Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors du Conférence Ministérielle des Nations Unies sur le Maintien de la Paix 2025 qui s’est tenu en mai à Berlin, en Allemagne.
Les opérations de main en de la paix et les missions politiques spéciales ne peuvent avoir un impact durable et efficace sur le terrain à moins de travailler collectivement pour prévenir, gérer et résoudre les conflits dans le cadre d’une stratégie commune pour la paix et la sécurité. Dans un contexte de polarisa on croissante aux niveaux national et international, la paix durable et la gestion des conflits nécessitent de plus en plus des initiatives holistiques des cadres multifacettes. Pour s’adapter à un paysage géopolitique évolutif et complexe, l’architecture de paix et sécurité des Nations Unies est devenue plus intégrée, servant de charnière entre le développement, la paix et la sécurité. L’harmonisa on entre le Département des affaires politiques et de consolidation de la paix (DPPA) et le Département des opérations de paix (DPO) a été essen elle pour consolider une approche politico opérationnelle commune, alliant solutions de consolidation de la paix à court et long terme.
D’une part, le DPO 1 oriente les opérations de main en de la paix des Nations Unies, coordonne les
contributions en troupes et en financements, ainsi que la mise en œuvre des mandats du Conseil de sécurité. Son expertise a contribué à la réussite de 55 opérations de paix dans le monde. D’autre part, le DPPA2 dirige les efforts de pacification de l’ONU, surveillant les évolutions politiques mondiales et assurant la diplomatie préventive et la médiation pour aider les pays à gérer ou prévenir les crises pacifiquement. Dans ces domaines, le DPPA supervise les Missions politiques spéciales (SPM), ainsi que
des programmes tels que les Conseillers pour la Paix et le Développement (PDAs), les bureaux de consolidation de la paix et des convois spéciaux. Dans ce cadre, cet article vise à explorer le rôle crucial que les Missions politiques spéciales jouent dans les pays d’Amérique la ne touchés par les conflits, en aidant à réduire les tensions, résoudre les conflits et construire une paix durable. Il se concentre en particulier sur l’analyse de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, créée en 2016 après l’Accord final de paix entre le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple (FARC-EP).
Contexte régional : les processus de paix en Amérique latine
Les sociétés latino-américaines aspirent à vivre en paix. Aujourd’hui, aucun risque de guerre entre États
voisins n’est perçu. La région est reconnue comme Zone de Paix, dénucléarisée et exempte d’armes de
destruction massive. Les guerres entre États et les conflits armés interétatiques ont largement disparu et sont désormais considérés comme impensables.
Malgré cette absence de guerre interétatique, l’Amérique latine continue de faire face à des défis persistants liés à la violence politique, au crime organisé et aux conflits historiques. Dans beaucoup de sociétés de la région, la violence quotidienne dans les quartiers est marquée par certains des taux d’homicide les plus élevés au monde, soulignant la coexistence d’une insécurité interne avec la paix régionale.
Aujourd’hui, le crime organisé représente la menace la plus significative pour la démocratie, la stabilité et la paix en Amérique latine. Si certains pays ont progressé vers des gouvernements démocratiques et une
stabilité relative, d’autres luttent encore contre les legs de l’autoritarisme, des inégalités et de l’insurrection armée. Dans ce paysage en mutation, le rôle des Nations Unies s’est déplacé des opérations traditionnelles de main en de la paix vers des missions politiques et la consolidation de la paix post-conflit, illustré notamment par le cas colombien.
Contexte historique et politique du processus de paix en Colombie
Le processus de paix colombien a mis fin à l’un des conflits armés les plus complexes et longs au monde.
Pendant plus de cinq décennies, la Colombie a enduré une guerre civile implacable et dévastatrice, alimentée par des inégalités sociales structurelles, l’exclusion poli que, la pauvreté généralisée et la marginalisation rurale. Le conflit débutera officiellement en 1964 avec l’émergence de deux groupes guérilleros principaux: les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération nationale (ELN). Toutefois, ses racines remontent encore plus loin.
Les germes de la violence furent semés en 1948, avec l’assassinat du candidat libéral à la présidence Jorge
Gaitán. Un soulèvement populaire déclencha une décennie de violence, connue sous le nom de « La ,Violencia », causant plus de 200 000 morts en Colombie. Cette période posa les bases de l’émergence d’insurrections armées, en par culier dans les zones rurales, où les communautés paysannes commencèrent à s’organiser pour défendre leurs intérêts et revendiquer la jus ce sociale.
D’un côté, les FARC3, officiellement créées en 1964, évoluant à partir de groupes d’autodéfense de paysans du sud. Fortement liées au Parti communiste colombien, elles avaient pour objectif principal la transformation sociale et politique du pays. Après des décennies de lutte armée, elles se sont démobilisées et devenues un parti politique que légal appelé « Comunes » en 2017 dans le cadre du processus de paix. De l’autre, l’ELN4, également née en 1964, fut fondée par des étudiants universitaires inspirés par la révolution cubaine. Influencé par la pensée guevariste, les idéaux marxistes et la théologie de la libéra on, l’ELN revendiquait la justice sociale et l’égalité politique. Le groupe entama des pourparlers avec le gouvernement en 2017, bien que les négociations soient toujours en cours.
Ces groupes insurgés ont historiquement été combattus par l’État colombien, représenté par son Armée et sa police nationale, également critiquées pour des violations des droits humains et des liens avec des
organisations paramilitaires. En 2000, le gouvernement lança le Plan Colombien en partenariat avec les États-Unis, recevant près de 10 milliards de dollars d’aide principalement militaire. Les forces armées colombiennes comptent près de 450 000 personnes. La carte ci-dessous illustre les zones d’influence de ces trois acteurs principaux du conflit en 2017, juste après l’accord de paix avec les FARC. Cette répartition spatiale met en évidence la fragmentation du contrôle territorial, expliquant pourquoi la reprise de la présence de l’État dans les zones rurales reste un défi majeur en post-conflit.

Source : Al Jazeera, AFP, rapport colombien, février 2017
Après des années de conflit, une percée majeure intervint en 2016 avec la signature d’un accord de paix historique entre le gouvernement colombien et les FARC. Cet accord marqua un tournant dans l’histoire du pays et est largement considéré comme un jalon dans la résolu on internationale des conflits. Il mit officiellement fin au conflit armé le plus long de l’hémisphère occidental et posa les bases pour la transition politique pacifique des FARC. Malgré ces avancées, la paix en Colombie demeure fragile. C’est pourquoi le Conseil de sécurité a également mandaté la Mission de vérification de l’ONU pour appuyer les efforts de dialogue entre le gouvernement et l’ELN. Toutefois, les pourparlers avec l’ELN ont récemment été suspendus par le président Gustavo Petro en raison du manque de « volonté de paix » de l’ELN.
Mandat de la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie.
En 2016, le Conseil de sécurité des Nations Unies a établi la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie (UNVMC), chargée de vérifier la mise en œuvre de l’Accord final de 2016 et de soutenir l’engagement de la Colombie à mettre fin au conflit et à construire une paix durable. Plus précisément, cette Mission politique spéciale vérifie l’application de cinq points fondamentaux de l’Accord final de 2016 entre le gouvernement colombien et les FARC-EP :
- Section 1. Réforme rurale intégrale : Vérifier l’accès à la terre, la mise en œuvre des Programmes de
développement à orientation territoriale (PDET), et le progrès des Plans nationaux de réforme rurale
(PNRRI), visant à combler les disparités urbain-rural et à promouvoir l’équité sociale. - Section 3.2. Réintégration des FARC-EP dans la vie civile : Surveiller la réintégration économique,
sociale et politique des ex-membres des FARC, notamment leur transition vers la vie politique légale. - Section 3.4. Garanties de sécurité : Contrôler la mise en œuvre des mesures de sécurité et de
protection pour les individus en cours de réintégration et leurs familles, ainsi que les communautés
et organisations affectées par le conflit. - Section 5.1.2. Vérification des peines restaura ves : Vérifier le respect des peines restaura ves
prononcées par la Juridiction spéciale pour la paix (JEP), concernant les ex-membres des FARC, les
forces de sécurité et d’autres acteurs. - Section 6.2. Chapitre ethnique : Veiller à la mise en œuvre des engagements relatifs aux peuples
ethniques et à la promo on du dialogue interculturel pour résoudre les différends liés à l’application
de l’accord.
Par ailleurs, le mandat de l’UNVMC inclut également la vérification du respect du cessez-le-feu national
bilatéral temporaire (CFBNT) entre le gouvernement colombien et l’ELN. Demandée par les deux par les deux parties, l’UNVMC participe au Mécanisme de suivi et de vérification conjoint avec la Conférence épiscopale colombienne, le gouvernement et l’ELN.
Défis persistants dans la mise en œuvre de l’Accord de paix
L’Accord de paix de 2016 n’a jamais été, et ne sera, facile à mettre en œuvre en raison d’obstacles persistants. L’insécurité, la pauvreté et les économies illicites ont entraîné une résurgence de violences dans certaines régions de Colombie, suscitant l’alerte sur un éventuel effet domino dans d’autres zones. Des groupes armés, profitant de l’absence étatique, ont renforcé leur contrôle des économies illégales et augmenté la production de cocaïne.
Dans des zones comme Catatumbo, Cauca et Chocó, marquées par une recrudescence de la violence depuis début 2025, la situa on s’est détériorée, compromettant les garanties de sécurité prévues par l’Accord. Le nombre d’attaques contre d’anciens combattants des FARC a augmenté de décembre 2024 à mars 2025, avec 19 ex-combattants tués. Depuis la signature de l’Accord, la Mission de vérification a constaté 460 homicides, 161 tentatives de meurtre et 54 disparitions. L’intégration pleine et entière dans la vie civile et économique reste donc entravée.
De plus, les communautés locales subissent l’extorsion par les groupes armés et les conséquences achevées. Entre décembre 2024 et mars 2025, selon l’Office de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 40 leaders sociaux et défenseurs des droits humains ont été assassinés, 59 700 personnes ont été déplacées de force et 24 500 ont été confinées. Les populations indigènes et afro-colombiennes restent surreprésentées parmi les victimes, soulignant l’importance du Chapitre ethnique de l’Accord. Mais ces violations ne peuvent être analysées isolément. L’augmentation du recrutement de filles et garçons, par les groupes armés, suscite une vive inquiétude au sein de la communauté internationale, qui réclame que la protection de l’enfance soit une priorité dans les négociations de paix. Cette implication des enfants et des jeunes dans le conflit armé en Colombie depuis le début de l’année peut être illustrée par la confrontation à Guaviare, où 7 mineurs faisaient par e des 21 personnes tuées, et l’incursion armée perturbant la scolarité de 840 élèves á Cauca.
Concernant le lent progrès de la réforme rurale, les complexités liées aux économies illicites y sont étroitement liées. À ce jour, seulement 6 % de l’objectif de 3 millions d’hectare de l’Accord de paix ont été
attribués. Il est à noter que 94 % de ces hectares ont été concédés sous l’administra on du président Gustavo Petro, soulignant le manque d’engagement de l’État auparavant.
Cette carence politique a également affecté l’aide au développement des née aux paysans ayant volontairement éradiqué la cocaïne, limitant ainsi l’efficacité d’instruments comme le programme de substitution volontaire des cultures, récemment relancé face à la crise du Catatumbo. Pourtant, malgré la mise en œuvre du Programme national de substitution des cultures à usage illicite, la production de cocaïne a augmenté de 53 %, mettant en lumière l’urgence d’aborder ces enjeux structurels en profondeur.
Situation actuelle et perspectives d’avenir
Huit ans après la signature historique de l’Accord de paix, la Colombie traverse un moment décisif. En dépit des nombreux enjeux, le pays est devenu différent de ce qu’il était avant 2016. Bien que beaucoup d’obstacles persistent, la mise en œuvre de l’Accord garde le poten el de devenir un exemple inspirant pour le monde. Jusqu’à présent, les progrès en ma ère de réintégration on socio-économique sont visibles : 97 % des anciens combattants des FARC sont inscrits au Programme de réintégration intégrale, et 6 003 projets productifs individuels et collectifs ont été approuvés.
De plus, la jus ce transitionnelle et restaura ve avance en priorisant la vérité et à la réconciliation. La Juridiction spéciale pour la paix (JEP) a émis des accusations contre plus de 200 personnes et accompli des avancées procédurales significatives, confirmant la richesse de ce système de jus ce innovant introduit par l’Accord. Tentant de corriger la distribution inégale des terres et la présence limitée de l’État dans certaines régions, plusieurs mécanismes fondés sur la réforme rurale ont été mis en place. Cependant, ces mesures focalisées sur les problèmes structurels, sont naturellement à long terme, et exigent patience et persévérance de tous les acteurs. Les résultats tangibles de la réforme foncière rurale restent inégaux et fragiles.
Pour sortir véritablement du cycle de violence et assurer la pleine mise en œuvre de l’Accord, la Mission de vérification de l’ONU souligne la nécessité d’une forte coordination gouvernementale entre les autorités nationales, régionales et locales, ainsi qu’avec les forces de sécurité. Il est crucial de recentrer les ressources et le soutien vers le Plan de développement à orientation territoriale (PDET) et les Zones les plus affectées par les conflits armés (ZOMAC) afin de dégager des progrès significatifs. Avec l’arrivée du gouvernement de Gustavo Petro, le pays montre un sou en populaire pour construire une Colombie stable et en paix durable, à travers des stratégies cohérentes et inclusives. L’Alta Instancia para la Implementación (Instance supérieure de mise en œuvre), récemment établie, reflète la volonté de l’administration actuelle de stimuler pleinement cette mise en œuvre.
Conclusion
La Mission de vérification des Nations Unies en Colombie et le sou en de la communauté internationale ont joué, et continueront de jouer, un rôle essentiel pour maintenir vivant l’esprit de l’Accord de paix. Sa vérification des cessez-le-feu, de la réintégration, de la réforme rurale et de la jus ce transitionnelle est
cruciale pour que la paix devienne un legs, et non une promesse vide.
En définitive, la mise en œuvre de l’Accord de paix de 2016 n’est pas seulement un enjeu national : c’est un exemple global de consolidation on de la paix et de résolu on des conflits. La paix en Colombie doit être non seulement signée, mais pleinement réalisée, pour servir d’espoir et de rappel que la paix est un processus continuel, pour d’autres régions où persistent la violence et la fragmentation politique. Dans l’ensemble, la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie illustre une approche moderne de la paix, au-delà des casques bleus et des opérations traditionnelles.
Aujourd’hui, l’engagement politique, le suivi continu, le dialogue inclusif et l’appui international à long terme sont également les clés pour transformer un conflit en paix durable. Le parcours de la Colombie, bien que confronté à des défis, offre des enseignements précieux sur la manière dont les accords négociés, appuyés par des mécanismes robustes de vérification et des stratégies globales de mise en œuvre, peuvent ouvrir la voie à la réconciliation nationale.
Notes de bas de pages
1Département des opérations de paix (Department of Peace Operations)/ 2Département des affaires politiques et de consolida on de la paix (Department of Political and Peacebuilding Affairs) / 3Forces armées révolutionnaires de Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia)/ 4Armée de libération national (Ejército de Liberación Nacional)
Liste des abréviations
Abréviations | Langues originelles | Français |
DPPA | Departement of Political and Peacebuilding Affaires | Département des Affaires politiques et consolidation de la paix |
DPO | Department of Peace Operations | Département des opérations de paix |
SPM | Special Political Mission | Mission politique spéciale |
PDA | Peace and Development Advisers | Conseillers pour la paix et le développement |
FARC-EP | Fuerzas Armadas Rolucionarias de Colombia – Ejército del Pueblo | Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple |
ELN | Ejercito de Liberacion Nacional | Armée de libération nationale |
UNVMC | United Nations Verification Mission in Colombia | Mission de vérification des Nations Unies en Colombie |
CFBNT | Cese al Fugo Bilateral Nacional y Temporal | Cessez le- feu bilatéral national et temporaire |
JEP | Jurisdiccion Especial para la Paz | Juridiction spéciale pour la paix |
PDET | Programas de Desarrollo con Enfoque Territorial | Programmes de développement à orientation territoriale |
ZOMAC | Zonas Mas Afectadas por el Conflicto Armado | Zones les plus affectées par le conflit armée |
Les sources
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https://dppa.un.org/fr/prevention-and-mediation
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https://dppa.un.org/sites/default/files/dppa_strategic_plan_2023-2026_updated.pdf
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Obstacles Remain to Implemen ng Colombia’s Historic Peace Accord, Special Representa ve Tells Security
Council, Warning of Resurging Violence. h ps://press.un.org/en/2025/sc16048.doc.htm
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United Nations Verification Mission in Colombia. (9 Octobre 2024). Secretary-General Antonio Guterres
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https://colombia.unmissions.org/en/secretary-general-antonio-guterres-welcomes-renewed-efforts
implementa on-2016-peace-agreement